QatarGate : Entre ingérences et corruption, la porosité flagrante du Parlement européen

 

Ici, la socialiste grecque Eva Kaïlí, à Doha en octobre 2022, avec le ministre du Travail qatari, Ali bin Samikh al-Marri, le principal corrupteur présumé. Ministère du Travail du Qatar / AFP

On publie en exclusivité les bonnes feuilles de « QatarGate », l’enquête des journalistes belges du « Soir » sur le plus vaste trafic d’influence jamais identifié au cœur des institutions européennes.

Le 9 décembre 2022 éclatait la plus grave affaire de corruption jamais connue au Parlement européen avec l’interpellation, notamment, de l’une de ses vice-présidentes, Eva Kaïlí, sociale-démocrate, de son compagnon, Francesco Giorgi, et de l’ancien eurodéputé de gauche Pier Antonio Panzeri, soupçonnés d’avoir monnayé leur influence. Partie du Maroc, dont l’un des agents de renseignement est alors dans le viseur des services belges, l’enquête menée outre-Quiévrain s’est rapidement élargie au Qatar, révélant la porosité du Parlement européen aux ingérences étrangères.

ntre rencontres secrètes dans les couloirs de l’hémicycle bruxellois, lobbies des palaces qataris ou patios de La Mamounia, négociation de deals et remises de cash, les journalistes Louis Colart et Joël Matriche révèlent les étapes de la mise en place de ce vaste système de corruption et les coulisses de l’enquête judiciaire (toujours en cours). Des repérages du renseignement belge à la course contre la montre de la présidente du Parlement européen, l’enquête est aussi rocambolesque que significative. Elle implique un juge belge, connu pour sa propension à bousculer les puissants et qui devra lui-même se retirer de l’enquête pour un potentiel conflit d’intérêts, lié aux amitiés de son fils.

Fourmillant d’éléments issus du dossier judiciaire, le récit ne manque pas d’en épingler les fragilités, comme le fait de placer deux suspects dans la même cellule trois jours durant ou d’octroyer au chef présumé de l’organisation criminelle, Pier Antonio Panzeri, à qui la justice a accordé le statut de repenti, la possibilité d’orienter les investigations par ses déclarations. Une lumière crue mais salutaire sur le cœur battant de la démocratie européenne à la veille du scrutin de juin.

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