Évreux : 14 archéologues s’attaquent aux secrets du Cimetière des fous
Le chantier des fouilles archéologiques du Cimetière des fous, condamné à être enfoui sous la déviation sud-ouest d’Évreux, débute ce lundi 26 février pour huit mois avant que les sépultures ne soient exhumées.
« On n’a jamais la chance de pouvoir travailler sur des sites aussi récents », s’enthousiasme l’archéologue Anne-Sophie Vigot au pied des tombes du Cimetière des fous, à Évreux (Eure). Chargée d’étude chez Eveha, elle est responsable des fouilles archéologiques qui vont être menées au sein de l’ancien cimetière de l’hôpital psychiatrique de Navarre pendant huit mois, avant l’exhumation des tombes cet été et la disparition du cimetière sous le remblai de la nouvelle voie express sud-ouest d’Évreux.
À compter de ce lundi 26 février, une quinzaine de personnes vont procéder à l’étude du lieu, d’abord de façon non intrusive grâce à des relevés topographiques, puis en analysant entre 150 et 250 des quelque 800 sépultures que compte le lieu. Des fouilles inédites, tant elles sont récentes, précise Anne-Sophie Vigot : « La dernière inhumation date de 1976 et, en général, on est sur des cimetières encore en activité. Là on a un cimetière qui est déjà désacralisé depuis un moment. »
Observer l’impact des pathologies sur les os
L’étude qui va être menée jusqu’à l’été remplit un double objectif, à la fois historique et médical. « On va regarder précisément les pratiques funéraires, observer comment les défunts ont été inhumés dans cette période et dans ce contexte hospitalier, mais également tout ce qui va être pathologies, poursuit la scientifique. On a la chance d’avoir de nombreuses sources écrites donc là on va pouvoir comparer les répercussions des maladies sur les traces osseuses. »