Emmanuel Macron lie le destin de l’Ukraine à celui de la France

 

LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron lors de son interview consacrée à la guerre en Ukraine ce jeudi 14 mars.

 

Durant plus de 36 minutes, le Président a insisté sur la nécessité d’empêcher la Russie de gagner en Ukraine, en mettant l’accent sur la gravité de la situation.

Si vis pacem, para bellum. C’est bien dans le prolongement de cette locution latine, consistant à préparer la guerre pour s’assurer la paix, que le chef de l’État a placé son interview ce jeudi 14 mars aux JT de TF1 et de France 2. Un long entretien consacré à la guerre en Ukraine, au cours duquel le chef de l’État a martelé la nécessité de ne pas céder un pouce à la Russie de Vladimir Poutine. Le ton grave et le verbe martial, Emmanuel Macron a d’abord tenu à rassurer concernant l’évocation d’un envoi hypothétique de troupes au sol.

« Jamais nous ne prendrons l’initiative », a-t-il déclaré d’emblée, précisant à plusieurs reprises qu’il n’était pas question de faire la guerre à la Russie. Pour autant, hors de question de s’interdire quoi que ce soit au regard de la gravité de la situation. « Aujourd’hui, pour avoir la paix en Ukraine, il ne faut pas être faible, et donc il nous faut lucidement regarder la situation et il nous faut, avec détermination, volonté, courage, dire que nous sommes prêts à atteindre les moyens pour atteindre notre objectif, qui est que la Russie ne gagne pas », a-t-il expliqué, assurant que l’invasion déclenchée par Vladimir Poutine est « existentielle pour notre Europe et pour la France ».

« Notre sécurité est menacée »

Pour appuyer son propos, le locataire de l’Élysée a promis un avenir noir en cas de victoire russe. « Si l’Ukraine tombe, c’est notre sécurité qui est menacée », a-t-il affirmé, estimant qu’il était illusoire d’espérer obtenir quoi que ce soit d’un dirigeant ayant bafoué ses engagements internationaux. « Qui pense que Poutine, qui n’a respecté aucune limite, s’arrêterait ? Est-ce que vous pensez que les Polonais, les Lituaniens, les Estoniens, les Roumains, les Bulgares pourraient une seconde rester en paix ? », a interrogé le chef des armées, plaidant pour l’instauration d’un rapport de force avec Vladimir Poutine. « La paix, ce n’est pas la capitulation de l’Ukraine », a-t-il insisté, allant jusqu’à citer Churchill pour étayer son analyse.

Raison pour laquelle « nous devons dire que nous sommes prêts à répondre », sans pour autant franchir le seuil de cobelligérance. Sur le sujet, Emmanuel Macron a par ailleurs rappelé l’augmentation continue du budget des Armées depuis sa première élection en 2017. « Nous n’avons pas attendu 2022 pour être prêts », a-t-il assuré.

Sur le plan politique, il a regretté la position exprimée au Parlement par ceux qui, du Rassemblement national à la France insoumise, ont choisi de ne pas soutenir l’accord de sécurité avec l’Ukraine, ou louvoient sur le niveau de l’engagement de la France. « Choisir de s’abstenir ou de voter contre un soutien à l’Ukraine, ce n’est pas choisir la paix, c’est choisir la défaite », a affirmé le chef de l’État, fustigeant également ceux qui « font le choix dès maintenant de dire : nous, nous avons des limites ».

 

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