Comment donner le goût de la lecture à son enfant ?

Daniel Llao Calvet / Getty Images Voici les conseils d’une bibliothécaire jeunesse pour éveiller chez votre enfant l’amour et la curiosité des livres.

 

Pour un parent, encourager son enfant à lire peut être un vrai défi. Voici les conseils d’une bibliothécaire jeunesse pour éveiller l’amour et la curiosité des livres.

Pour que leur enfant ouvre (et lise) un livre, certains parents n’hésitent pas à employer les grands moyens. À l’image de la critique littéraire Mireille Silcoff qui confiait récemment dans une chronique du New York Times avoir offert 100 dollars à sa fille de douze ans pour qu’elle vienne à bout en un mois du premier tome de L’été où je suis devenue jolie, de l’autrice pour ados Jenny Han. Si la méthode a effectivement porté ses fruits (sa fille lui a ensuite réclamé les deux autres tomes pour les lire gracieusement), elle est loin d’être à la portée de tous les budgets, en plus d’être moralement discutable.

Mais c’est un fait : les enfants lisent de moins en moins. Selon la dernière étude du Centre national du livre, un jeune sur cinq n’ouvre jamais un livre dans le cadre de ses loisirs. Pourtant, la lecture reste une porte ouverte sur l’imaginaire et la connaissance. Alors, comment donner envie à son enfant de lire et, surtout, en faire un lecteur pour la vie ? Quelques conseils de Stéphanie, bibliothécaire jeunesse en Gironde.

Une passion qui se transmet dès le plus jeune âge

Pas besoin d’attendre que son enfant sache parler pour commencer à lui raconter des histoires. « C’est même possible dès les premières semaines de vie », assure Stéphanie. Regarder les images et les couleurs, manipuler les pages cartonnées et toucher leur matière, écouter la voix apaisante de son parent… Tous ces moments participent à l’éveil du nouveau-né.

Raconter des histoires à son enfant permet aussi, en tant que parent, de créer de véritables moments de tendresse et de complicité. C’est d’ailleurs pour cette raison que Stéphanie recommande de ne pas délaisser cette pratique tant qu’elle plaît à l’un et à l’autre. Invoquant le « pouvoir ancestral des contes », elle incite les parents « quel que soit l’âge de leur enfant, à continuer de leur lire des livres à voix haute ». Elle-même, en tant que bibliothécaire, continue à donner lecture aux élèves jusqu’au début du collège. « Car le plaisir d’entendre une histoire, même si on sait lire tout seul, on ne le perd pas. »

C’est le même principe avec les boîtes à histoires. Très prisées des parents, elles favorisent l’autonomie des enfants, qui peuvent choisir seuls ce qu’ils écoutent. « Comme nous qui écoutons un podcast ou la radio, ils aiment aussi être bercés. »

Donner une dimension ludique aux livres

Dans beaucoup de familles, la lecture fait partie intégrante du rituel du coucher pour amener l’enfant vers le sommeil. Et c’est très bien, affirme Stéphanie. Mais associer le livre au seul temps calme, c’est aussi faire abstraction de toute sa dimension ludique. « Je revendique que le livre puisse aussi être bruyant, que la lecture puisse être un moment de rigolade. » Beaucoup de livres pour enfants sont d’ailleurs conçus comme de véritables sources de distraction. « Il y a des albums jeunesse où on imite les bruits des animaux, ceux où on invite l’enfant à souffler… », énumère-t-elle. « Il ne faut pas oublier que le livre, c’est un peu un cinéma pour les enfants. »

Donner l’exemple en tant que parent

Il ne faut pas sous-estimer l’influence qu’ont les parents sur leurs enfants, même pour ce qui est de la lecture. « Les enfants sont dans l’imitation très tôt, avant même de savoir parler. Alors, avoir des parents lecteurs ou qui ont à cœur cet accès aux livres a forcément des effets positifs. »

Et lorsqu’on n’est pas soi-même un féru de littérature, rien ne nous empêche d’accompagner son enfant à la médiathèque. On y demande des conseils, on choisit ensemble un ou plusieurs livres, on y échange au sujet des histoires… Les enfants apprécient d’autant plus ces moments que c’est un lieu qu’ils connaissent souvent bien pour y être allés dans le cadre scolaire. « Ils sont très contents de montrer à leurs parents un lieu qu’ils connaissent déjà, de leur faire visiter. »

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