La semaine cauchemar d’Amélie Oudéa-Castéra, nouvelle ministre de l’Éducation nationale

 

 

JULIEN DE ROSA / AFP Amélie Oudéa-Castéra photographiée à la sortie de l’Hôtel de Matignon ce 18 janvier (illustration).

À peine nommée, la ministre de l’Éducation nationale a fait l’objet d’une intense polémique, provoquée par des révélations de Mediapart. Des débuts chaotiques.

Vendredi 12 janvier, collège Saint-Exupéry, Andrésy, Yvelines. En compagnie du Premier ministre Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra fait son premier déplacement flanquée de son intitulé à rallonge : ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.

Sa nomination, la veille en fin de journée, inquiète le corps enseignant, déconcerté par ce portefeuille XXL qui dénote avec le discours de l’exécutif érigeant la cause scolaire en priorité. L’enjeu de ce déplacement avec son prédécesseur revêt une importance majeure pour celle qui doit d’abord rassurer le secteur.

Celui-ci est programmé pour 15 heures. Mais à 13 h 36, Mediapart publie des révélations qui vont gêner l’opération séduction : Amélie Oudéa-Castéra scolarise ses enfants dans le privé. Et pas n’importe où : dans le catholique (et controversé) collège-lycée Stanislas, établissement qui fait l’objet d’une enquête administrative après des révélations du site d’investigation au sujet de « dérives homophobes » observées en son sein.
Des « propos lunaires »

Le symbole est fâcheux. À 16 h 37, la ministre de l’Éducation nationale n’échappe pas à une question sur le sujet. Sa réponse ne fait qu’aggraver la situation. Elle invoque les « paquets d’heures non remplacées » qui ont conduit à placer ses enfants dans le privé. « On en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles », justifie-t-elle, faisant porter la responsabilité de ce choix à l’école publique et ses défaillances.

Tollé immédiat. Les syndicats montent au créneau. Secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, Sophie Vénétitay dénonce des « propos lunaires et provocateurs » tenus « dès le premier jour » par la nouvelle ministre, tandis que le député LFI de Paris Rodrigo Arenas, ancien coprésident de la FCPE, saisit le recteur de l’académie de Paris pour vérifier ses affirmations. La polémique est telle que l’intéressée tente elle-même d’éteindre l’incendie. Le lendemain, samedi 13 janvier, elle transmet un communiqué à l’AFP par lequel elle « regrette » d’avoir pu « blesser certains enseignants ».

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