Guerre Israël-Hamas : « Ce n’est pas possible que le peuple de Gaza vive tout ça pour rien »

MAHMUD HAMS / AFP Le soleil se couche en Égypte, à la frontière avec le sud de la bande de Gaza, sur des tentes abritant les Palestiniens déplacés par le conflit, le 18 décembre 2023.

 

 

De l’Ukraine à Israël, de Gaza à la Russie, on donne la parole à des citoyens directement touchés par la guerre qui formulent leurs vœux de paix pour 2024. Habitante de Cisjordanie et porte-parole de l’ONG Oxfam, Bushra Khalidi fait part de son inquiétude pour ses proches bloqués dans l’enclave palestinienne.

Cette année, dans ma famille, on a décidé d’annuler Noël. Cela fait huit jours que je suis sans nouvelles de mes proches à Gaza, bombardée sans relâche par l’armée israélienne : ma belle-sœur, mon beau-frère, leurs deux enfants âgés de 4 et 7 ans, et les grands-parents de mon mari.

Ici, en territoire occupé, la tension continuelle est encore plus forte depuis la reprise du conflit : les colons se promènent dans les rues armes à la main, et s’en prennent à nos voitures, nos fermes, nos villages en toute impunité. C’est moins violent qu’à Gaza, bien sûr, mais nous avons peur, nous ne sortons plus de chez nous. Je n’ai pas été à mon bureau à Jérusalem depuis deux mois, alors que normalement je vais y travailler au moins une fois par semaine.

 

Depuis le 7 octobre, ce matin d’horreur où mon mari m’a dit au réveil « Gaza est en guerre », nous tentons de maintenir un contact avec ma famille. La dernière fois que je les ai eus au téléphone, ils étaient au centre de la bande de Gaza. Ils ont dû laisser leur maison de Gaza City, où ils vivaient heureux, dans une magnifique rue bordée d’arbres et de cafés, à quelques minutes de la mer.

Là où ils sont désormais, ils se chauffent au bois, faute d’électricité, et la dernière fois que nous nous sommes parlé, ils avaient pris une douche en trois semaines tant l’accès à l’eau est compliqué. Ils sont affamés. Il y a quelques jours, Salma* m’a dit qu’elle n’avait pas mangé pendant deux jours pour être sûre que ses enfants puissent se nourrir.

Ironie du sort : avant la guerre, nous faisions toutes les deux des missions de solidarité et des distributions auprès des habitants de Gaza, à Noël ou à l’Aïd. Aujourd’hui, alors que c’est à son tour d’avoir besoin d’aide, les camions humanitaires sont presque tous bloqués à la frontière. En trois mois, ils ont reçu une seule fois de l’aide : une livraison de boîtes de conserve, d’eau, de farine, et de quelques produits ménagers.

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