Turquie : Le poids grandissant de l’islam à l’école

Une salle de classe à Ankara (Turquie) en septembre 2023. Photo d’illustration (ARDA KUCUKKAYA / ANADOLU AGENCY)

Le président Erdogan s’est promis de former des générations pieuses en Turquie. Il ne ménage pas ses efforts dans l’éducation, dès la maternelle.

La Turquie est un pays laïc. La précision n’est pas inutile, tant on pourrait l’oublier à regarder les transformations du paysage éducatif turc. De la maternelle, voire du jardin d’enfants, à l’université, aucun niveau n’est épargné par cette ferveur religieuse. Ce n’est pas nouveau, mais le pouvoir turc grignote sans répit les espaces de liberté.

Sous le règne du président Erdogan, le nombre de « imam hatip », les écoles religieuses, a été multiplié par 11. Le pays en compte désormais plus de 5 000. À l’origine, ces imam hatip étaient destinées à former les imams, aujourd’hui elles sont intégrées dans le système scolaire, où elles dispensent un enseignement religieux aux enfants des familles conservatrices. Mais l’enseignement laïc est à son tour touché. Des conseillers spirituels ont été nommés dans les établissements scolaires, chargés d’inculquer les bonnes valeurs aux élèves, notamment celle de la famille, composée d’un papa et d’une maman. Nombre de ces conseillers sont en fait des imams. La résistance des parents et des enseignants n’y a rien fait.

Depuis cette année, collégiens et lycéens doivent être formés aux « valeurs nationales, spirituelles, morales et humaines ». Les cours doivent aussi être organisés en tenant compte des horaires de la prière du vendredi, au détriment des matières classiques. Et les seules options disponibles sont le plus souvent les cours de religion.

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